Community Member Bio: Jean Paul Kendele, Jacob Kedjewe, Isaac Ngoleng & Esaie Tahbai, Tchouvok community (Cameroon) Part Two

This week on the ELAR blog, ELDP grantee Dadak Ndokobai interviews four language consultants who are working with him to document the Cuvok language in Cameroon.

Interview de Kendele Jean Paul

Peux-tu brièvement parler de toi et de ta langue?

« Je suis né à Tchouvok et je m’appelle Kendele Jean Paul. J’ai 37 ans  marié et père de 6 enfants. Je suis forgeron et ma mère est la sagefemme du village qui fait accoucher les femmes enceintes.  J’ai arrêté les études très tôt faute des moyens financiers. J’aime ma langue maternelle et je suis moniteur d’alphabétisation je suis l’un des consultants qui travaillent beaucoup avec le linguiste pour l’aide dans l’analyse des données récoltées »

Est-ce que votre langue est encore parlée par tout le monde dans la communauté?

« Ma langue le cuvok est parlée dans ma communauté même si certaines personnes commencent à mélanger avec le fulfulde qi domine dans la région comme langue de communication »

Comment est-ce que ce projet de documentation de ta langue a commencé?

« Le projet a commencé en  2014 quand le linguiste Ndokobai Dadak est et a choisi des personnes pour l’aider dans le travail. Puis il nous a formé pour filmer, enregistrer, utiliser l’ordinateur. En linguistique, j’ai appris comment faire la traduction, récolter les mots, entrer les vocabulaires dans le dictionnaire. J’ai aussi été formé en alphabétisation comme moniteur pour enseigner les gens qui veulent lire et écrire en langue. Avant de commencer le travail nous avons discuté de notre compensation qui est faite par heure de travail et je peux aider ma famille»

Peux-tu nous parler des personnes qui travaillent dans le projet

«Tout le village est très content du projet et presque tout le monde contribue d’une manière ou d’une autre à son fonctionnement.  Pour nous qui se retrouver chaque matin pour travailler avec le linguiste, nous sommes payés par heure de travail et nous sommes plus d’une dizaine : Ndokobai Dadak, Ngecmey, Tahbai Esaie, Kedjewe Jacob, Tahbai pierre, Ngoleng, Kabai Robert, Abdou Nasoudam, Mtsila , Kendele Jean Paul, Kamtsafa Meverkede, Kebehey Maslamta, Dabla Kebehey, Ltouteved Ezechiel, Kawake paul, Kusek Kezelmey. Nous sommes tous des personnes de Tchouvok mélangés entre forgerons et les non-forgerons.»

Quel type de formation avez –vous reçu en linguistique et dans le domaine de la documentation linguistique?

« J’ai été formé comme assistant de linguiste dans le domaine de film, d’enregistrement. Je suis aussi formé pour aider le linguiste dans le dépouillement des données obtenues. J’acquis des compétences dans le domaine linguiste pour faire entrer les mots dans le lexique, chercher les mots pour mieux décrire les activités des forgerons qui travaillent dans la forge, comme sage-femme ou comme croque-mort. Je suis moniteur dans les classes d’alphabétisation. »

Que penses-tu de ce projet?

« Je pense que  ce projet est le début de développement de notre langue et de notre communauté qui est restée longtemps dans le sous-développement. Sur le plan personnel le projet m’a donné du travail pour nourrir ma famille. »

Quel impact croyez-vous que ce projet va avoir / a eu sur la communauté?

« Ce projet a permis aux frères qui n’ont pas été à l’école de bénéficier des classes d’alphabétisation faites par les bénévoles que nous sommes. Apres notre travail avec le linguiste, nous consacrons notre soirée à leur enseigner comment lire et écrire en cuvok. Ce projet a permis à certaines personnes qui n’ont jamais vu l’électricité de la découvrir à travers le groupe électrogène que le projet a acheté pour notre travail. Le projet a donc un impact positif sur la communauté.»

Quel est votre mot ou phrase favori dans votre langue et pourquoi?

« Mon mot favori est  [sagam]   «nom du pot sacrificiel ». Ceci est important pour moi parce qu’avant la documentation sur le rôle des forgerons je ne savais pas ce que c’est mais maintenant je peux bien l’expliquer aux autres.  Le [sagam] permet de maintenir la relation entre les vivants et nos ancêtres qui sont dans le monde spirituel. »

Quelle a été la meilleure chose à propos de votre implication dans le projet d’ELDP?

« Ma formation est en utilisation de l’ordinateur est très important pour moi. Si jamais ce projet finit et qu’un autre projet arrive chez nous, je suis certain que je pourrai être employé. La compensation que je reçois me permet de payer l’école de mes enfants »

Quels sont vos espoirs pour le devenir de votre langue

« Mon espoir est que notre langue soit bien étudiée et que nos enfants qui commencent à mélanger la langue avec les autres langues arrivent bien lire et écrire le cuvok »

Interview de Kedjewe Jacob

Peux-tu brièvement parler de toi et de ta langue?

« Né à Tchouvok, je m’appelle Kedjewe Jacob. Je suis né en 1971,  marié et père de 7 enfants. Je suis allé à l’école juste pendant 4 années et les conditions de la vie m’ont obligé à abandonner les études. Ma langue, je la parle bien et je voudrais qu’elle soit bien gardée»

Est-ce que votre langue est encore parlée par tout le monde dans la communauté?

« Presque tout le monde parle bien la langue mais pour trouver ceux qui parlent bien la langue il faut aller dans les quartiers comme ceux de Balyak et Meklek. Dans les autres quartiers, les gens mélangent la langue avec d’autres langues à cause de la proximité avec les autres peuples qui parlent des langues dominantes comme le Mafa, le fulfuldé »

Comment est-ce que ce projet de documentation de ta langue a commencé?

« Le projet a commencé en 2014 avec la formation des consultants que nous sommes. Le linguiste nous a expliqué le travail et nous avons accepté de travailler avec lui pour mieux l’aider dans la documentation de notre langue et culture»

Peux-tu nous parler des personnes qui travaillent dans le projet

«Beaucoup de personnes travaillent dans ce projet : Ndokobai Dadak,  Ltouteved Ezechiel, Tahbai pierre, Ngecmey, Ngoleng, Kabai Robert, Abdou Nasoudam, Mtsila , Kendele Jean Paul, Kamtsafa Meverkede, Kebehey Maslamta, Dabla Kebehey, Kusek Kezelmey, Tahbai Esaie , Kawake paul. Pour mieux l’aider dans le travail, il a choisi les personnes qui sont forgerons et d’autres qui sont des non forgerons. Tout le monde travaille bien et nous sommes content que de progrès est fait dans le travail.»

Quel type de formation avez –vous reçu en linguistique et dans le domaine de la documentation linguistique?

« En linguistique ma formation a consisté en la collectes des données, dépouillement, la connaissance des sur la grammaire, l’orthographe et alphabétisation. Faire de vidéo et guider le chercheur principal lors de nos descentes sur le terrain pour faire des enregistrements. »

Que penses-tu de ce projet?

« Au début je pensais à une blague car je n’ai pas de grandes études, mais maintenant je trouve ce projet autrement. J’arrive à contribuer et je peux déjà bien lire et écrire. Avant je pensais que ceux qui utilisent l’ordinateur sont des « sorciers », mais aujourd’hui moi je peux aussi travailler cet appareil.

Quel impact croyez-vous que ce projet va avoir / a eu sur la communauté?

« L’impact positif de ce projet c’est d’avoir permis à beaucoup de personnes au village de gagner leur pain quotidien en leur donnant un travail temporaire. C’est aussi le fait d’avoir permis à ceux qui étaient analphabètes de pouvoir lire et écrire. Je suis le fruit de l’impact positif de ce projet notre grand problème aujourd’hui c’est le manque d’eau dans notre village. Si ce projet pouvait nous aider à réaliser de points d’eau nous serions davantage reconnaissants. Le projet permet aussi de sensibiliser les gens de villages pour envoyer les enfants et surtout les jeunes filles à l’école. Nous observons déjà au village quelques filles qui vont à l’école.»

Quel est votre mot ou phrase favori dans votre langue et pourquoi?

« Mon mot favori est  [ɗaf]   «boule de mil ».le [ɗaf] est notre principal repas et il est consommé chaque jour dans le village. Il est fait à baisse de la farine de mil. C’est mon mot favori car c’est grâce à cela que je suis vivant. Dans notre village il n’y a pas de variété dans notre façon de nous nourrir. Nous mangeons le [ɗaf] à chaque repas.  »

Quelle a été la meilleure chose à propos de votre implication dans le projet d’ELDP?

« Savoir lire et écrire en langue maternelle est ma meilleure depuis que je suis dans le projet d’ELDP.»

Quels sont vos espoirs pour le devenir de votre langue

« Si Dieu le permet je voudrais que tout le monde parvient à bien lire et écrire le cuvok. Mon espoir c’est l’étude de la langue qui est en train d’être fait puisse nous aider à nous développer et nous sortir de l’analphabétisme »

Kadama, a language consultant, showing a spiritual pot representing the spirit of a deceased person

Interview de Ngoleng Isaac

Peux-tu brièvement parler de toi et de ta langue?

«Moi  je m’appelle Ngoleng Iaac. Je suis né en 1974 et Je ne suis jamais allé à l’école. J’ai seulement appris à lire et à ecrire dans les classes d’alphabétisation en fulfulde et lorsque le projet sur le cuvok est venu j’ai appris à lire et à écrire le cuvok. Aujourd’hui je suis moniteur. Je suis marié et père de 4 enfants.»

Est-ce que votre langue est encore parlée par tout le monde dans la communauté?

« Oui les gens parlent le cuvok dans ma communauté mais certaines personnes ne parlent pas bien. »

Comment est-ce que ce projet de documentation de ta langue a commencé?

« Le projet a commencé par la formation des consultants que nous sommes. Je me rappelle c’est en 2014, lorsque Ndokobai Dadak est venu nous avons commencé le travail.»

Peux-tu nous parler des personnes qui travaillent dans le projet

«Nous travaillons en groupe et il y a beaucoup de travail dans le projet. Je travaille chaque jour avec  Ndokobai Dadak, Kedjewe Jacob,  Ltouteved Ezechiel, Tahbai pierre, Ngecmey, Kabai Robert, Abdou Nasoudam, Mtsila , Kendele Jean Paul, Kamtsafa Meverkede, Kebehey Maslamta, Dabla Kebehey, Kusek Kezelmey, Tahbai Esaie , Kawake paul.  Les autres comme moi sont très content d’aider dans ce projet.»

Quel type de formation avez –vous reçu en linguistique et dans le domaine de la documentation linguistique?

« Je suis formé pour trouver les mots et ajouter au lexique. Je connais un peu comment utiliser l’ordinateur et filmer avec les appareils photo. Ma connaissance du français est très limité et Ndokobai Dadak doit tout m’expliquer en fulfulde ou en cuvok pour comprendre, c’est pourquoi cela prend de temps pour apprendre »

Que penses-tu de ce projet?

« Je pense que ce projet est le bienvenu chez les Tchouvok il est en train de nous aider dans le domaine financier et de la connaissance de notre langue et culture. »

Quel impact croyez-vous que ce projet va avoir / a eu sur la communauté?

« Moi je peux lire et écrire déjà sans aller à l’école classique, donc je crois que le projet a un impact positif. A la fin du projet je crois que notre communauté aura une attitude positif envers notre langue.»

Quel est votre mot ou phrase favori dans votre langue et pourquoi?

« Mon mot favori est  [ɬàw], viande. La viande est très importante car dans notre village, manger la viande est synonyme de bonne vie. Il n’est pas possible de pouvoir manger la viande ici à tout moment. La possibilité de manger la viande s’offre à chaque ménage seulement une ou deux fois par an. »

Quelle a été la meilleure chose à propos de votre implication dans le projet d’ELDP?

« Lire et écrire en ma langue est la meilleure chose que j’ai eu depuis mon implication dans le projet d’ELDP »

Quels sont vos espoirs pour le devenir de votre langue

« J’espère que la langue cuvok sera étudiée à l’école un jour. »

A blacksmith in his forge teaching his son how to set a forge in order to work on metals to obtain hoes and sickles

Interview de Tahbai Esaie

Peux-tu brièvement parler de toi et de ta langue?

« Je m’appelle Tahbai Esaie et  J’ai 40 ans. Je suis né àTchouvok de clan Maryam, fils d’un forgeron.   Je suis marié et père de 6 enfants. J’ai abandonné les études au CM2 après la mort de mon père faute de pouvoir payer les frais scolaires.  Je suis moniteur pour la langue cuvok et je la parle bien »

Est-ce que votre langue est encore parlée par tout le monde dans la communauté ?

« La langue cuvok est parlée mais à certains endroits les gens mélangent avec le fulfulde »

Comment est-ce que ce projet de documentation de ta langue a commencé?

« Le projet a commencé lorsque Ndokobai Dadak est venu et nous a formé pour l’aider dans le travail. Lorsqu’il a expliqué qu’il s’agit de documenter notre langue nous avons accepté avec joie»

Peux-tu nous parler des personnes qui travaillent dans le projet

«je travaille dans ce projet en compagnie des autres personnes du village qui sont : Ndokobai Dadak, Kedjewe Jacob,  Ltouteved Ezechiel, Tahbai pierre, Ngecmey, Ngoleng, Kabai Robert, Abdou Nasoudam, Mtsila , Kendele Jean Paul, Kamtsafa Meverkede, Kebehey Maslamta, Dabla Kebehey, Kusek Kezelmey, Tahbai Esaie , Kawake paul. Tout le monde connait la langue et la culture du village. Nous sommes mélangés entre les forgerons et les non forgerons.»

Quel type de formation avez –vous reçu en linguistique et dans le domaine de la documentation linguistique?

« J’ai été formé pour transcrire les paroles dans les enregistrement. Je peux aussi filmer en audio et vidéos pour aider le linguiste lorsqu’il ne peut pas prendre part à la scène »

Que penses-tu de ce projet?

« Moi en tant que forgeron, je pense que le projet est très important dans la mesure où il va documenter les rôles des forgerons dans notre société. Le projet en faisant cette documentation va permettre la sauvegarde et la transmission de ces rôles-clés que jouent les forgerons dans notre communauté »

Quel impact croyez-vous que ce projet va avoir / a eu sur la communauté?

« Grâce à ce projet, même la manière de vivre au village a changé positivement beaucoup de personnes savent lire et ecrire.»

Quel est votre mot ou phrase favori dans votre langue et pourquoi?

« Mon mot favori est  [yàm]   «eau ». Le mot « yam »est très important pour moi l’eau c’est la vie et l’eau est très rare dans notre village. Je me lève très tôt le matin pour aller chercher l’eau à de kilomètres de mon village. »

Quelle a été la meilleure chose à propos de votre implication dans le projet d’ELDP?

« Lire et écrire en cuvok est mon grand bien depuis que je suis dans ce projet d’ELDP. »

Quels sont vos espoirs pour le devenir de votre langue

« Mon espoir c’est voir toute la communauté Tchouvok sortir de l’analphabétisme je souhaite que la langue ne puisse pas disparaitre faute de ceux qui pourront la parler. J’espère qu’avec la recherche en cours, elle sera utilisé dans nos écoles comme langue d’enseignement »

A blacksmith making pots in her workshop

Thank you, Dadak, Jean Paul, Jacob, Isaac, and Esaie! To learn more about this project and the Cuvok language, visit the ELAR catalogue here

Blog post by Dadak Ndokobai

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