Community Member Bio: Pierre Tahbai, Ezechiel Ltouteved & Felix Amadou, Tchouvok community (Cameroon) Part One

This week on the ELAR blog, ELDP grantee Dadak Ndokobai interviews three language consultants who are working with him to document the Cuvok language in Cameroon. This blog post has been split into two parts; the second part will post next week on the ELAR blog.

Interview de Tahbai, Pierre

Peux-tu brièvement parler de toi et de ta langue?

« Je m’appelle Tahbai Pierre, consultant dans le projet de documentation de la langue Cuvok. Je suis né vers 1981 et je suis père de 7 enfants. Je suis né à Tchouvok et j’ai fait des études jusqu’en classe de 5e car je ne pouvais pas continuer faute de moyens et il n’y avait pas d’école secondaire dans mon village.  J’aime ma langue le cuvok et je la parle très bien. Je suis content du fait que la langue cuvok se développe et nous avons des documents écrits en notre langue aussi. »

Est-ce que votre langue est encore parlée par tout le monde dans la communauté?

« Les gens parlent la langue mais les jeunes d’aujourd’hui commencent à mélanger avec le français et surtout avec le fulfulde.  Dieu merci notre langue est de plus en plus développée et nous avons un système d’écriture. Nous pensons qu’avec les efforts de sensibilisation, les gens trouveront le moyen de parler notre langue. »

Comment est-ce que ce projet de documentation de ta langue a commencé ?

« Le projet a commencé en 2014 lorsque le linguiste Ndokobai Dadak est venu nous parler de la documentation de la langue cuvok et des rôles des forgerons. Au début nous ne comprenions pas ce qu’il voulait faire. Il a commencé par les réunions avec les gens au village et par la formation d’une dizaine de personnes qui sont devenues aujourd’hui les personnes clé du projet. »

Peux-tu nous parler des personnes qui travaillent dans le projet

« Il y a beaucoup de personnes avec qui nous travaillons dans le projet. Je peux citer de mémoire le linguiste Ndokobai Dadak, Kedjewe Jacob, Ltouteved Ezechiel, Tahbai pierre, Ngecmey, Ngoleng, Kabai Robert, Abdou Nasoudam, Mtsila , Kendele Jean Paul, Kamtsafa Meverkede, Kebehey Maslamta, Dabla Kebehey, Kusek Kezelmey, Tahbai Esaie , Kawake paul. Ils sont tous motivés et veulent voir leur langue développée ainsi que la documentation du rôle du forgeron qui est en danger à cause du modernisme et des contacts avec les autres peuples. Nous sommes bien organisés t bien formés par le linguiste pour l’assister dans le projet de documentation »

Quel type de formation avez –vous reçu en linguistique et dans le domaine de la documentation linguistique ?

« Moi j’ai reçu la formation sur la collecte des données pour faire le dictionnaire, le linguiste nous a aussi formé sur comment enregistrer en audio et vidéo. Ainsi lorsqu’il est occupé avec d’autres taches moi je fais les photos et les enregistrements. Nous avons aussi recu de formation sur la gestion de classe d’alphabétisation, comment rédiger un texte en langue maternelle. »

Que penses-tu de ce projet ?

« Je pense que ce projet est venu au moment indiqué. Je pense qu’il va transformer notre communauté car le système d’écriture et les brochures disponibles permettent déjà aux gens de lire et écrire en langue maternelle. Je pense aussi que le projet va beaucoup durer pour nous aider à développer notre village. »

Quel impact croyez-vous que ce projet va avoir / a eu sur la communauté?

« Ce projet a déjà beaucoup changé dans notre communauté. Avant ce projet, le rôle du forgeron n’était pas bien connu et tendait vers la disparition totale. Avec ce projet, nous qui travaillons avec le linguiste avons  beaucoup appris sur le rôle capital que joue le forgeron dans notre société.  Les classes d’alphabétisation sont organisées et il y a beaucoup de personnes qui peuvent lire et écrire en cuvok. Nous espérons que ce projet pourra durer et nous permettre de passer de la connaissance de notre langue à la langue française pour découvrir le monde. »

Quel est votre mot ou phrase favori dans votre langue et pourquoi ?

 « L’expression qui est favorite pour moi est [mándzàh fá ɬàm ánà]   «  la vie en commune». J’aime cette expression car la vie vécue ensemble apporte beaucoup en ce sens cela favorise l’apprentissage. J’ai expérimenté cela dans le cadre de ce projet. »

Quelle a été la meilleure chose à propos de votre implication dans le projet d’ELDP ?

« Beaucoup de choses m’ont plu depuis que je suis impliqué dans ce projet d’ELPD : l’étude de la langue, découverte de certains aspects de ma culture.  Sur le plan personnel, il y a l’aspect financier qui a permis de résoudre beaucoup de mes problèmes. Avec l’argent du projet que je reçois j’arrive à envoyer mes enfants à l’école. Le projet est un grand soulagement et je prie que ce projet continue encore pour aider dans le village car ici nous n’avons pas d’emploi pour gagner notre pain. »

Quels sont vos espoirs pour le devenir de votre langue

« J’espère que la langue cuvok va se développer et jouer un rôle dans la communication comme les autres langues qui sont autour de nous. J’espère pouvoir avoir la grammaire dans notre langue très bien quand le linguiste va finir son travail. Nous espérons avoir d’autres projets pour définitivement développer notre langue. »

Mtsila, one the oldest Tchouvok blacksmiths, using the mathematical language for divination

Interview de Ltouteved, Ezechiel

Peux-tu brièvement parler de toi et de ta langue?

« Je suis Ltouteved Ezechiel , consultant dans le projet de documentation de la langue Cuvok. J’aide le linguiste Ndokobai Dadak dans le projet. Je suis né vers 1976 et je suis père de 4 enfants. Je suis né à Tchouvok et j’ai fait des études jusqu’en classe de 6e  et j’ai arrêté les études fautes des moyens financiers.  Je suis content de parler ma langue maternelle et je suis mecontent quand je vois comment les enfants ne parlent plus bien la langue. »

Est-ce que votre langue est encore parlée par tout le monde dans la communauté?

« Notre  langue est encore parlée par certaines personnes d’autres personnes parlent beaucoup plus le fulfulde car ils veulent communiquer avec les Mafa et les Mofu qui sont autour de notre village. »

Comment est-ce que ce projet de documentation de ta langue a commencé?

« Le projet a commencé en août 2014 quand le linguiste Ndokobai Dadak est venu nous parler d’un projet. Au début nous pensions au projet de réparation de route ou d’adduction d’eau, mais après il nous expliqué lors de la première réunion qu’il s’agissait de développer notre langue et notre culture. Nous avons accepté cela avec joie.  Après il nous a formé pour l’aider dans le travail. »

Peux-tu nous parler des personnes qui travaillent dans le projet

«Pour ce projet, il y a beaucoup des gens qui apportent leur contribution, mais je peux citer les personnes qui travaillent chaque avec le linguiste pour la documentation. Il y a le linguiste Ndokobai Dadak, Kedjewe Jacob, Tahbai Esaie, moi-même  Ltouteved Ezechiel, Tahbai pierre, Ngecmey, Ngoleng, Kabai Robert, Abdou Nasoudam, Mtsila , Kendele Jean Paul, Kamtsafa Meverkede, Kebehey Maslamta, Dabla Kebehey, Kusek Kezelmey, , Kawake Paul. Nous vivons tous au village et nous sommes contents de travailler pour notre langue. Kendele jeanPaul et moi Ltouteved avons reçu une bonne formation qui nous permet de travailler avec le linguiste même à Maroua. »

Quel type de formation avez –vous reçu en linguistique et dans le domaine de la documentation linguistique?

« J’ai été formé pour aider le linguiste dans la récolte des données qui sont les mots, les phrases et mes des textes, dans la transcription. Le linguiste m’a formé pour utiliser les appareils pour enregistrer et filmer. Je sais déjà aussi lire et écrire ma langue. Je suis moniteur dans les classes d’alphabétisation. »

Que penses-tu de ce projet?

« Je pense que  le projet Tchouvok est un bon projet. Le projet nous aide beaucoup dans le domaine financier et permet aussi le développement de notre langue. »

Quel impact croyez-vous que ce projet va avoir / a eu sur la communauté?

 « Le projet a apporté les classes d’alphabétisation dans notre village et beaucoup de gens savent déjà lire et écrire. Comme nous sommes dans une zone à faible éducation, le projet va beaucoup aider les gens du village pour apprendre la lecture. Si ce projet dure encore un peu, le village Tchouvok va se développer. On peut déjà charger nos téléphones au village grâce au groupe électrogène qui fournit l’électricité »

Quel est votre mot ou phrase favori dans votre langue et pourquoi?

« Le mot favori est  [meʃeʃərkey]   «  le fait d‘apprendre». Ce mot me plait car j’ai beaucoup appris avec l’arrivée de ce projet. A travers ce projet je comprends que même si l’on est déjà adulte, on peut apprendre de bonnes choses. »

Quelle a été la meilleure chose à propos de votre implication dans le projet d’ELDP?

 « Je peux déjà manipuler l’ordinateur alors qu’avant je n’ai jamais imaginé toucher à cet appareil magique »

Quels sont vos espoirs pour le devenir de votre langue

« Mon désir pour la langue cuvok est que celle-ci soit développée, avec un bon système d’écriture. Que ma langue soit connue dans le monde entier et d’autres personnes s’intéressent à ma langue pour avoir d’autres projets pour aider à nous développer »

A blacksmith carrying a pot of millet beer to pour after the burial ceremony of someone who died in the village

Interview d’ Amadou, Felix

Peux-tu brièvement parler de toi et de ta langue?

 « Je m’appelle Amadou Felix, né vers 1981 dans une famille polygame. J’ai fait des études jusqu’en 4 e année de l’enseignement technique. Je suis né dans le quartier Wampa à la frontière avec les gens qui parlent la langue Mofu. Je suis veuf et père de 2 enfants. »

Est-ce que votre langue est encore parlée par tout le monde dans la communauté?

 « Oui la langue cuvok est parlée mais il y a de mélange avec le fulfuldé, une langue que tout le monde parle dans notre région ainsi lorsque nous allons au marché, nous ne pouvons plus parler notre langue. »

Comment est-ce que ce projet de documentation de ta langue a commencé?

 « en 2014, le chef de village a fait appel à moi pour aider Ndokobai Dadak dans un travail sur la langue cuvok. Je pense qu’ils m’ont appelé car il est rare de trouver les gens qui ont été à l’école chez nous. Ainsi, lorsque j’ai été retenu dans le projet, Ndokobai Dadak nous a donné beaucoup de formation pour travailler avec l’ordinateur, utiliser les appareils photo et les enregistreurs de sons »

Peux-tu nous parler des personnes qui travaillent dans le projet

«Dans le projet, nous nous retrouvons chaque matin pour travailler avec les personnes suivantes : Ndokobai Dadak, Kawake paul, Kedjewe Jacob, moi-même,  Dabla Kebehey, Ltouteved Ezechiel, Tahbai pierre, Ngecmey, Ngoleng , Abdou Nasoudam, Mtsila , Kendele Jean Paul, Kamtsafa Meverkede, Kebehey Maslamta, Kusek Kezelmey, Tahbai Esaie , Kabai Robert.  Kendele jean Paul et  Ltouteved, sont souvent appelés à voyager jusqu’à Maroua pour travailler avec le linguiste dans la grande ville. »

 Quel type de formation avez –vous reçu en linguistique et dans le domaine de la documentation linguistique ?

« En linguistique, le linguiste m’a formé pour l’aider dans le dépouillement et  l’analyse des données. Je suis formé dans le domaine de la traduction de mot à mot. Je suis aussi formé pour utiliser l’ordinateur et faire entrer les données dans la machine  »

Que penses-tu de ce projet ?

« Je pense que  le projet Tchouvok va aider toute la communauté Tchouvok dans le domaine d’alphabétisation pour nous sortir de l’analphabétisme. »

Quel impact croyez-vous que ce projet va avoir / a eu sur la communauté ?

« Le projet a permis de changer les mentalités avec la publication des brochures sur le SIDA, le choléra et sur les pratiques agricoles. Je crois que ce projet va nous aider davantage pour mieux comprendre le monde »

Quel est votre mot ou phrase favori dans votre langue et pourquoi ?

«Mon mot favori est  [megweɗey]   «  le fait de parler ». Le mot-ci est mon favori car parce que parler c’est pouvoir exprimer ce que l’on ressent ou désire. »

Quelle a été la meilleure chose à propos de votre implication dans le projet d’ELDP?

« Ma meilleure chose  dans le projet c’est de pouvoir lire et écrire en ma langue à travers l’alphabétisation. Je peux aussi manipuler l’ordinateur et l’appareil photo.»

Quels sont vos espoirs pour le devenir de votre langue

« Mon espoir pour la langue cuvok c’est de voir tout le monde dans ma communauté puisse la lire et l’écrire»

Thank you, Dadak, Pierre, Ezechiel, and Felix! To learn more about this project and the Cuvok language, visit it here in the ELAR catalogue.

Blog post by Dadak Ndokobai

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